Gueule de vin à table

Jürg Kreienbühl (1932-2007) s’intéresse non seulement à la « gueule » du propriétaire de cet table, mais il décrit, à la peinture vinylique sur isorel, tous les déchets qu’il reste sur sa table éclairée par un faible coucher de soleil. C’est l’été, en 1970, dans la banlieue parisienne. Sur ce détail, gisent des carottes, des pelures, des choux ou des oignons, peut-être un bout de saucisse sèche, une assiette vide, deux cuillères, un verre mais aussi une bouteille d’eau et une carafe ou un vase. En fait, tout est là, mais pas le vin. C’est sur son visage qu’on l’imagine. Il y a quelque chose de l’ordre de la mise en scène chez Kreienbühl, au moins du mensonge. Une illusion triste. La saleté est suggérée, le désordre a l’air vrai. Aucun misérabilisme cependant. La fenêtre, motif récurent de l’histoire de la peinture, apporte une douce mélancolie à la scène, qui s’éternise dans ce moment liminal entre le jour et la nuit.

Gueule de vin à table (75,5 x 74,5 cm) est actuellement exposée à la galerie Loeve&Co, 15 rue des Beaux-Arts à Paris. Jusq’au 27 février 2021.

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