De l’autre côté du dessin. Frédérique Loutz

Ce sont des Brochettes que propose Frédérique Loutz à la galerie Papillon pour son exposition « Flip a coin« . L’artiste née en 1974, qui travaille entre Paris et Sarreguemines, expose des sculptures en verre réalisé au CIAV de Meisenthal, en Moselle, d’où elle est originaire. Ces « brochettes » comme elle les nomme font penser ici à une nature morte néo-pop, avec de fines fleurs peintes en grisaille, là à des sortes de lampes style Memphis, transparentes mais vivement colorées, qu’elle signe « floutz ». Leur emprise est totale et elles forment un dialogue étonnant avec ses dessins pour le moins expressifs.

Brochette 2, 2020. Peinture, verre réalisé au CIAV Meisenthal.
Photo : Kairologique
Brochette 3, 2020. Peinture, verre réalisé au CIAV Meisenthal /
Sans titre, Crayon de couleur sur papier. Photo : Kairologique

Cette professeure de dessin aux Beaux-Arts de Paris depuis 2019 montre en effet, également, de petits dessins au crayon de couleur sur papier parfaitement déjantés, présentés à même le sol. Avec beaucoup d’humour, l’artiste invente des créatures quasi vivantes qui nous observent avec de grands yeux depuis leur cadre. Surréalistes ? Une certaine symétrie dans ces dessins évoque parfois les planches graphiques de taches qui servent à comprendre la personnalité du patient selon le test de Rorschach, inventé par le psychanalyste Hermann Rorschach en 1921. Que cherchent donc les dessins de Frédérique Loutz à dire de nous ? « Un dessin critique en somme, dessin-loupe sur le monde, dont la portée synesthésique résonne avec la définition idéale de la critique que faisait Baudelaire, au milieu du XIXème siècle » écrit la commissaire Camille Morineau sur le site de la galerie. L’artiste puise aussi peut-être dans l’imaginaire d’Alice au pays des merveilles de Lewis Caroll, où l’on croit distinguer le chat du Cheshire… Tout le monde est fou, ici vous dis-je ! Psychédéliques, les êtres hybrides de Frédérique Loutz présentent des cornes, des dents féroces, des cuisses d’oiseaux fantastiques ou des plantes venues d’exoplanètes encore inexplorées. Partout, un signe revient : le coeur. Alors Flip a coin, le jeu de l’amour et du hasard ?

Léo Rivaud Chevaillier.

Vue de l’exposition Flip a coin. Photo : Kairologique.


Frédérique Loutz, Flip a coin. Jusqu’au 27 février 2021, Galerie Papillon, 13 rue Chapon, 75003 Paris.

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