Après coup, on reste d’abord scotché par son âge : tout juste 22 ans. Originaire de Saint-Nazaire, tout comme Rebeka Warrior qui l’a fait monter sur scène en première partie de sa tournée avec Mansfield.TYA, Zaho de Sagazan a décidément une pierre à ajouter à l’histoire de l’electropop française contemporaine. Avec seulement quelques titres comme « Mon corps » ou « Suffisamment », la jeune artiste nous invite à découvrir un univers intime et puissant, accompagnée sur scène par son ami le batteur Tom Geffray. Une découverte qui laisse sans voix.
A l’occasion du concert donné au TAP de Poitiers le 20 janvier dernier, elle a réussi avec une facilité déconcertante à rendre stimulant un concert assis malgré son peu d’expérience en matière de concert public – elle a toutefois eu la chance de réaliser son premier concert… au Trianon, à Paris ! Les restrictions sanitaires induites par l’épidémie ont, en effet, empêché la tenue du show au Confort Moderne, temple de la contre-culture poitevine. Avec sa voix grave et affirmée, elle conte les limites de son corps – le titre Mon corps est une véritable ode à la réconciliation avec soi-même – et des dernières cigarettes de soirée, des « derniers voyages », dans un style énergique, véritablement rock, qui fait écho tant à Catherine Ringer qu’à Alain Bashung, mais avec toute la force de la techno. On n’est donc pas étonné de la rencontrer en première partie du concert de Rebeka Warrior avec son groupe Mansfield.TYA. En attendant les premiers EP, on peut la suivre sur son compte Instagram qu’elle alimente régulièrement de publications, avant de la retrouver à la scène émergente des Chantiers des Francofolies de La Rochelle en juillet prochain, pour un concert « debout » cette fois, normalement. A suivre donc, avec beaucoup d’impatience.
Léo Rivaud Chevaillier